Sombre convoi que celui qui se présente en ce jour béni du Seigneur aux portes de la demeure des Noldor.
La Terreur, figure glacée à la tête de la lance, forgée par les vents intrépides du septentrion, suivie de près par son page à cheval, arrêta son palefroi d’un bref coup sur les rênes.
Le voyage aurait pu paraître long s’il n’avait fallu mander à quelques bouviers et autres serfs afin que de trouver le chemin de la bâtisse tant recherchée, probablement bercée par les souffles doucereux en les branchages verdoyants du parc éloquent.
Ainsi, juchée sur son étalon, emmitouflée en une obscure cape doublée de fourrures, indifférente, elle inspectait désormais l’entrée gardée, la bâtisse savamment architecturée.
La Deswaard attachée à jauger le guêpier dans lequel elle ira assurément se fourrer.
Galéran se racle la gorge dans la buée des nasaux, parmi les hennissements des montures, le raclement des sabots.
Quiou Deswaard, nouvellement de Noldor, Vicomtesse de Maldeghem la Loyale et accessoirement Dame de Beselare la Dévouée, vous salue et mande à ce que lui soit présentée une personne apte à l’aiguillonner afin qu’elle puisse rencontrer le maître de cette mesnie.
L'étalon, passablement énervé, s’était quelque peu agité, ce qui lui valu le droit de voir se resserrer l’étau du mors sur sa bouche épuisée. La Deswaard, de son côté, restait inchangée, flegmatique à souhait.